Dole vu par… ses Dolois venus d’ailleurs

Chaque mois, touristes, artistes, enfants ou encore habitants des communes environnantes mettent à l’honneur les trésors de la ville devant lesquels vous passez tous les jours sans pour autant leur attribuer l’intérêt qu’ils méritent. Ce mois-ci, nous avons rencontré Nara, venue d’Amazonie mais qui réside à Dole depuis quelques années. Elle nous raconte “sa” ville de Dole.

Depuis son Amazonie natale, Nara n’aurait jamais imaginé un jour se retrouver vivre dans notre ville ni même sur le territoire français. C’est pourtant le hasard de la vie qui l’a amenée

à Dole, pour suivre son mari, un Jurassien rencontré au Brésil. “J’aime mon pays et j’aime aussi cette région qui a quelque chose d’attachant tout comme ses habitants” explique Nara. Pour tant, son intégration n’a pas toujours été facile. Malgré ses nombreux efforts, dont l’apprentissage du français qu’elle maîtrise aujourd’hui parfaitement, Nara a été confrontée à de nombreux stéréotypes. Pourtant Nara avait une profession confortable au Brésil d’assistante de chercheurs au sein d’une université. C’est bien par amour qu’elle a quitté son pays. On lui a aussi souvent demandé si ce n’était pas trop dur de s’adapter à la vie en ville. A cette question, Nara renvoie un large sourire expliquant qu’elle vient d’une ville de 600 000 habitants. “Les Français ont une image faussée du Brésil. C’est un pays qui ne manque de rien et en plein déve loppement” expliquetelle.

Prouver qu’on mérite sa place

D’après Nara, pour s’adapter quand on vient de l’étranger, il faut prouver encore plus que les autres qu’on mérite sa place. Et sa place à Dole, Nara l’a trouvée. Depuis des années, cette infographiste parcourt la ville tous les jours ou presque, appareil photo en main. “A travers mes photos, j’essaie de montrer une autre réalité, la mienne”. Toutes ses photos, ses bulletins et carnets d’humeurs, Nara les publie sur son site internet www.lesamazonies.fr que de nombreux Américains, Brésiliens, Russes ou Canadiens visitent régulièrement. Nara porte un autre regard sur le Jura, qu’elle appelle d’ailleurs avec un peu de nostalgie “la petite Amazonie”. Ce qui lui plaît ici ce ne sont pas les monuments mais la vie culturelle ou encore la nature dont elle est très proche. "Pour rédiger mes articles sur mon blog, je suis par tie à la découverte de Dole et de son histoire. J’ai commencé par me documenter sur Pasteur et ses expériences, je me suis ensuite rendue à Arbois, et de fil en aiguille, je rends compte de mes découvertes sur mon site. Dole est une ville magnifique et je vis tout simplement un rêve” expliquetelle, le sourire aux lèvres.

 

Promouvoir l’image et les produits du Jura

Nara sait promouvoir l’image du Jura, même auprès de ses propres habitants qui redécouvrent alors le département sous un autre angle. D’après elle “on le cherche toujours bien loin mais le bonheur est tout à côté”. Sa passion et ses facilités à promouvoir le territoire ont aussi retenu toute l’attention de politiciens brésiliens qui aime raient voir Nara promouvoir le Brésil en France. “Ce serait magnifique pour moi” s’émer veilletelle. Nara aimerait aussi profiter de cet élan, de l’essor économique du Brésil et de l’intérêt grandissant des Brésiliens pour la France et pour le Jura pour développer les échanges économique avec sa région d’origine. Elle aimerait créer un système d’échange avec sa ville d’origine (Macapa, toute proche de la frontière guyanaise) pour “faire connaître les produits locaux du Jura, que ce soit le vin,  le fromage, les jouets en bois, les lunettes” comme le précise Nara.

AnneSophie GIRARD

Du 1er au 31 octobre, Nara participera au Festival Melod’histoire avec une exposition consacrée à l’Amazonie à Montmorot (vernissage le 5 octobre à 18h en présence de deux chanteuses Brésiliennes)